Un adulte sur onze dans le monde (425 millions) est atteint de diabète, soit 10 millions de plus qu’en 2015, selon des chiffres publiés mi-novembre 2017 par la Fédération internationale du diabète (FID) à l’occasion de la Journée mondiale consacrée à cette maladie.
Une maladie chronique de civilisation due à notre mode de vie moderne que nous allons essayer de mieux comprendre ici afin de pouvoir limiter les risques.
Quelques faits selon l’OMS (actualisés en novembre 2017)
- Le nombre des personnes atteintes de diabète est passé de 108 millions en 1980 à 422 millions en 2014[1].
- La prévalence mondiale du diabète chez les adultes de plus de 18 ans est passée de 4,7% en 1980 à 8,5% en 2014[1].
- La prévalence du diabète a augmenté plus rapidement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire. Au Mexique (classé dans le groupe de revenu moyen), le diabète est responsable de 14% des décès[2] contre 1% en Finlande[3] (groupe de revenu élevé).
- Le diabète est une cause majeure de cécité, d’insuffisance rénale, d’accidents cardiaques, d’accidents vasculaires cérébraux et d’amputation des membres inférieurs.
- L’OMS prévoit qu’en 2030, le diabète sera la 7e cause de décès dans le monde[1].
Extrait issue de l’infographie – Fondation Recherche Médicale
Quelle est la définition du diabète ?
Selon la fédération française des diabétiques, le diabète est un trouble de l’assimilation, de l’utilisation et du stockage des sucres apportés par l’alimentation. Cela se traduit par un taux de glucose dans le sang (appelé glycémie) élevé : on parle d’hyperglycémie.
La valeur normale de la glycémie à jeun est comprise entre 0.7 g/L et 1.2 g/L, avec une moyenne à 1 g/L. Lorsqu’on est en dessous de 0.7 g/L, on parle d’hypoglycémie (concentration sanguine de glucose trop basse). La glycémie ne doit pas être trop faible car certaines cellules sont gluco-dépendantes : hématies, neurones et cellules de la rétine (le cerveau consomme de 100 à 120 g de glucose / jour). Lorsqu’on est au-dessus de 1.2 g/L, on parle d’hyperglycémie (concentration sanguine de glucose trop haute).
Tous les aliments sont composés de lipides, protides et glucides. Ce sont eux qui fournissent l’essentiel de l’énergie dont a besoin le corps pour fonctionner. Ces macronutriments passent dans l’intestin pour être décomposés, puis rejoignent la circulation sanguine une fois assimilés. Quand on mange, le taux de sucre dans le sang augmente, les glucides sont alors transformés essentiellement en glucose (sucre simple).
Quel organe gère la glycémie ?
Le pancréas est une glande située dans l’abdomen, derrière l’estomac, devant et au-dessus des reins. Le pancréas n’est pas petit en taille puisqu’il mesure de 12 à 15 cm de long et pèse 70 à 80 g. C’est un organe dit mixte : il a à la fois une fonction exocrine, par la sécrétion des sucs digestifs qui se déverse dans le duodénum (partie initiale de l’intestin grêle), et une fonction endocrine par la production et la sécrétion d’hormones. La partie endocrine est représentée par les ilots de Langerhans ou ilots pancréatiques (1 à 2% de la masse du pancréas). Ce sont des amas de cellules spécialisées, qui en fonction de leur nature, vont sécréter une hormone spécifique.
Le pancréas est l’organe qui détecte l’augmentation de la glycémie.
Les cellules bêta du pancréas (60 à 75% des cellules des ilots) secrètent de l’insuline. L’insuline est une hormone hypoglycémiante, c’est-à-dire qu’elle permet de faire diminuer la concentration sanguine de glucose. Pour cela, elle permet au glucose de pénétrer dans les cellules de l’organisme : muscles, tissus adipeux, et foie où il va pouvoir être transformé et stocké. C’est grâce à elle que la glycémie peut augmenter légèrement, puis revenir à un taux normal.
Les cellules alpha sécrètent du glucagon, une hormone hyperglycémiante contrairement à l’insuline, qui permet de déstocker du sucre pour maintenir une glycémie normale quand celle-ci est trop basse.
Chez les personnes atteintes de diabète, ce système ne fonctionne pas.
Y a-t-il plusieurs types de diabète ?
Le diabète est une maladie chronique grave qui se déclare lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline, ou lorsque l’organisme n’est pas capable d’utiliser efficacement l’insuline qu’il produit. C’est ainsi qu’on distingue plusieurs types de diabète dont deux principaux :
- Le diabète de type 1, anciennement appelé diabète insulino-dépendant (DID), qui touche 6 % des diabétiques. Habituellement découvert chez les sujets jeunes : enfants, adolescents ou adultes jeunes. Ici, le sujet ne sécrète pas d’insuline.
- Le diabète de type 2 qui touche 92 % des diabétiques. Il est essentiellement lié au surpoids. Ici, les sujets sécrètent de l’insuline mais celui-ci n’arrive pas à faire son travail. Il peut induire des problèmes de transport d’oxygène conduisant à des cécités oculaires (cataractes notamment), neuropathie, troubles cicatrisation, néphropathie, troubles cardiovasculaires (car quand le glucose dans le sang augmente, la coagulation augmente).
- Les autres types de diabète concernent les 2 % restants (diabète gestationnel, MODY, LADA ou diabète secondaire à certaines maladies ou prises de médicaments).
Selon une récente étude suédoise de 2018 publiée dans The Lancet Diabetes and Endocrinology [4], il existerait 5 diabètes différents et non pas 2 principaux : la première de ces cinq nouvelles catégories correspond au diabète de type 1. Les quatre autres sont des subdivisions du diabète de type 2, avec chacune ses caractéristiques particulières (un plus grand risque de rétinopathie (atteinte de la rétine qui touche près de 50% des patients diabétiques de type 2) pour une classe, risque élevée d’atteinte rénale pour une autre catégorie sur des personnes obèses, etc.).
Type 1 | Type 2 | |
Description | Il résulte de la disparition des cellules bêta du pancréas entraînant une carence totale en insuline. L’organisme ne reconnaît plus ces cellules bêta et les détruit (les cellules bêta sont détruites par des anticorps et des cellules de l’immunité, les lymphocytes, fabriquées par l’organisme) : on dit que le diabète de type 1 est une maladie auto-immune. Le glucose ne pouvant entrer dans les cellules retourne dans le sang. Le taux de glucose dans le sang s’élève alors. | Il apparaît généralement chez les personnes de plus de 40 ans. Cependant les premiers cas d’adolescents et d’adultes jeunes touchés apparaissent en France. Dans le diabète de type 2, autrefois appelé non insulinodépendant (DNID), le processus est différent de celui du diabète de type 1. Deux anomalies sont responsables de l’hyperglycémie : • soit le pancréas fabrique toujours de l’insuline mais pas assez, par rapport à la glycémie : c’est l’insulinopénie ; • soit cette insuline agit mal, on parle alors d’insulinorésistance. L’insuline ne peut plus réguler la glycémie et cette résistance épuise progressivement le pancréas qui finit par ne plus assurer une production suffisante d’insuline. Ces deux mécanismes font que le glucose ne pénètre pas dans les cellules du corps et reste dans la circulation sanguine. Le taux de glucose dans le sang n’est pas régulé par l’insuline. |
Symptômes | · soif intense
· urines abondantes · amaigrissement rapide |
Sournois et indolore, le développement du diabète de type 2 peut passer longtemps inaperçu : on estime qu’il s’écoule en moyenne 5 à 10 ans entre l’apparition des premières hyperglycémies et le diagnostic. |
Causes | On ignore pourquoi cette destruction des îlots de Langherans se produit, pourquoi chez certaines personnes et pas chez les autres. Il existe une prédisposition génétique (familiale) mais les autres causes sont mal connues. L’environnement aurait également un rôle, on parle d’épigénétique. Un conflit psychologique durant l’enfance pourrait aussi être une des causes selon des chercheurs suédois à l’issue d’une étude prospective réalisée auprès de 10 500 enfants et de leurs parents. Les auteurs ont ainsi relevé que le risque était 3 fois plus élevé parmi ceux qui avaient vécu un fort stress psychologique au cours de leur enfance : décès ou maladie d’un proche, séparation des parents, conflits familiaux, etc. « Et ce indépendamment d’éventuelles prédispositions génétiques », précisent les scientifiques. https://destinationsante.com/diabete-de-type-1-des-raisons-psychologiques.html | Il n’existe pas une cause précise mais un ensemble de facteurs favorisants : • une origine génétique : le facteur familial est tout à fait prépondérant. Des antécédents de diabète du même type sont souvent présents dans la famille ; • une alimentation déséquilibrée, manque d’activité physique, surpoids, etc. Le surpoids, l’obésité et le manque d’activité physique sont la cause révélatrice du diabète de type 2 chez des personnes génétiquement prédisposées. |
Traitement allopathique | Le corps ne fabriquant plus du tout d’insuline, l’unique traitement actuellement est l’apport d’insuline : • soit sous forme d’injections (injection d’insuline avec une seringue ou un stylo), • soit avec une pompe à insuline (traitement par pompe), appareil portable ou implantable destiné à administrer l’insuline en continu. |
Il est traité dans un premier temps par des mesures hygiéno-dététiques, puis la personne aura recours à des traitements antidiabétiques oraux et/ou injectables dont l’efficacité n’est optimale que s’ils sont associés à une alimentation équilibrée et à une activité physique régulière. Le diabète de type 2 étant une maladie évolutive, après l’augmentation progressive des antidiabétiques (escalade thérapeutique), des injections d’insuline seront proposées en complément au patient lorsque la carence en insuline sera trop importante. |
Pour le médecin Jean-Michel Crabbé, les dérives nutritionnelles n’expliquent pas tout. À ses yeux, la rupture du lien ancestral avec la nature, l’exode rural et la destruction des communautés traditionnelles « représentent des stress considérables et même un danger pour la survie de l’espèce en relation directe avec cette pandémie ». Chez l’enfant, ce serait l’abandon précoce de l’allaitement maternel[5] et la rupture prématurée de la relation mère-enfant qui feraient office de stress vital comparable à la rupture entre l’adulte et la terre nourricière. Indépendamment de la ration calorique et de la sédentarité, ces conflits créeraient les conditions neuro-endocriniennes et immunitaires propices à l’apparition du diabète.
Quelles sont les complications du diabète ?
Faute d’une prise en charge satisfaisante du diabète, les complications qui s’ensuivent compromettent la santé et mettent la vie en danger. Les complications aiguës sont une importante cause de mortalité, de dépenses et de mauvaise qualité de vie. Une glycémie anormalement élevée peut mettre la vie en danger si elle déclenche des maladies comme l’acidocétose diabétique chez les diabétiques de type 1 ou 2, et un coma hyperosmolaire chez les diabétiques de type 2 [6].
Le diabète, à long terme, peut affecter le cœur, les vaisseaux sanguins, les yeux, les reins et les nerfs, et accroître le risque de cardiopathie et d’infarctus du myocarde. Ces atteintes peuvent réduire la circulation sanguine, ce qui – avec des lésions nerveuses (neuropathie) touchant les pieds – accroît le risque d’ulcérations et d’infection des pieds, nécessitant en définitive une amputation. La rétinopathie diabétique est une cause importante de cécité et elle est consécutive à l’accumulation à long terme de lésions des petits vaisseaux sanguins de la rétine. Le diabète figure au nombre des principales causes d’insuffisance rénale. Faute d’être pris en charge, le diabète pendant la grossesse peut avoir des effets dévastateurs chez la mère et chez l’enfant, augmentant sensiblement le risque de perte fœtale, de malformations congénitales, de mortinaissance, de décès périnatal, de complications obstétricales, et de morbidité et de mortalité maternelles.
Comment la naturopathie peut aider ?
Par une hygiène de vie adéquate, incluant les trois piliers de base du triangle du bien-être (alimentation, activité physique et gestion du stress et des émotions), il est possible de limiter les risques d’apparition de diabète. Dans le cas où le diabète est là, il est possible pour certaines personnes atteintes de diabète de type 2, de ne plus en être atteint. Dans le cas du diabète de type 1, la supplémentation en insuline ne peut pas être arrêtée mais peut diminuer avec une bonne hygiène de vie.
Dans le cas du diabète de type 2, les gros mangeurs finissent par épuiser leurs pancréas en fonction exocrine ce qui peut amener un diabète. La revitalisation du pancréas en naturopathie se fait uniquement par sa fonction exocrine et sa régénération ne se fait que par sa mise au repos.
Quelques recommandations alimentaires (il est primordial d’aller voir un naturopathe afin d’individualiser les recommandations en fonction de son tempérament, de sa constitution, de sa vitalité, etc.) :
- Limiter les protéines
- Limiter les amidons, les céréales et choisir des aliments à index glycémique bas
- Supprimer tous les produits raffinés et transformés
- Supprimer le café, l’alcool et le tabac
- Consommer quotidiennement des jus de légumes frais fait à l’extracteur (Je vous invite à lire ce bel article écrit par mon ami et collègue Adrien qui explique tout sur les jus de légumes).
- Consommer des légumes, qui contiennent des fibres, des vitamines et des minéraux (légumes très peu amidonnés afin que le pancréas n’est pas un gros travail à fournir. Les proportions de crus et cuits sont à adapter en fonction de l’état des intestins.)
- Intégrer les graines germées dans son alimentation
- Consommer des fruits frais induisant peu de travail digestif et ayant une rapide digestion
A noter qu’il y a un lien entre le foie et le pancréas : s’il y a insuffisance de l’un, l’autre va devoir compenser et ensuite en subir les conséquences :
– Cas 1 : si le foie est épuisé et ne fonctionne pas bien, il n’y aura pas assez de bile et ainsi une mauvaise émulsion des graisses. Le pancréas va alors pallier ce manque et devra fournir un plus gros travail enzymatique. Il va, à terme, s’épuiser.
– Cas 2 : si le pancréas est défaillant, il y aura une mauvaise digestion et donc une auto-intoxication (car les déchets de cette mauvaise digestion vont passer dans le sang et partir vers le foie). Le foie va alors se voir surchargé et va devoir fournir un plus gros travail. Il va, à terme, s’épuiser.
Pour aller plus loin : quelle est la symbolique du diabète ? [7]
Diabète de type 1 : Il touche souvent des jeunes qui ont beaucoup de mal à prendre leur place, à exister. Ils vivent à travers une autorité, ils ont une sensibilité très fine qui fait que le monde leur apparait comme oppressant, chaque événement va avoir des allures lourdes et accablantes. Ces personnes subissent d’ailleurs fréquemment une perte de joie, ne laisse pas de place suffisante au plaisir et à la joie dans leur vie. Il sera favorable d’encourager l’enfant à se faire confiance, à se donner de l’amour et à reconnaitre sa propre valeur. Lui permettre de constater qu’il peut avoir confiance en celui ou ceux qui l’éduque sera aussi une aide précieuse. Dans le passé de l’enfant peut être y a-t-il une peur de déplaire ou une croyance comme quoi, il n’a pas de valeur et qu’ il devra toujours se soumettre à l’autorité qui en impose.
Diabète de type 2 : ces personnes sont souvent en détresse face à un manque d’affection, de douceur, de joie de vivre, elles ont de la difficulté à exprimer leurs sentiments. Ce diabète a pu être provoqué par un évènement ou une situation qui a fait perdre le bonheur, la joie de vivre voir leur raison d’être.
Diabète gestationnel : il est en lien avec un grand chagrin, une tristesse ou encore une forte émotion vécue pendant la grossesse.
Diabète insipide : plutôt rare, il est traduit par une envie d’uriner et une soif très importante. Dans cette forme de diabète, on observe souvent un conflit de territoire, il peut résulter d’un combat, d’une lutte en relation avec ce qui nous semble nous appartenir. On peut aussi se sentir envahi sur son propre territoire.
Diabète de vieillesse : constaté chez des personnes d’un certain âge, il est le résultat d’un contraste entre un grand besoin de tendresse et la difficulté à exprimer la sienne.
Pour aller plus loin, voici une vidéo de la société « Mastering Diabetes » qui parle d’alimentation pour les personnes atteintes de résistante à l’insuline :
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Sources :
[1] « Projections of global mortality and burden of disease from 2002 to 2030 », Mathers CD, Loncar D. PLoS Med, 2006, 3(11):e442.
[2] Profil des pays en 2016 selon l’OMS : http://www.who.int/diabetes/country-profiles/mex_fr.pdf?ua=1
[3] Profil des pays en 2016 selon l’OMS : http://www.who.int/diabetes/country-profiles/fin_fr.pdf?ua=1
[4] « Novel subgroups of adult-onset diabetes and their association with outcomes: a data-driven cluster analysis of six variables », The Lancet Diabetes and Endocrinology, published 01 March 2018. https://doi.org/10.1016/S2213-8587(18)30051-2
[5] Allaiter son nourrisson pendant au moins six mois réduit jusqu’à 47% le risque des mères de développer du diabète au cours de leur vie, révèle une étude publiée mardi 16 janvier 2018 dans le prestigieux Journal of the American Medical Association (JAMA). « Lactation Duration and Progression to Diabetes in Women Across the Childbearing Years – The 30-Year CARDIA Study » The 30-Year CARDIA Study
Erica P. Gunderson & Al. JAMA Intern Med. 2018;178(3):328-337. https://doi.org/10.1001/jamainternmed.2017.7978
[6] « Rapport mondial sur le diabète », Organisation mondiale de la Santé 2016 http://apps.who.int/iris/bitstream/handle/10665/254648/9789242565256-fre.pdf?sequence=1