La chlorophylle, mot composé à partir du grec ancien χλωρός / khlôrós (« vert ») et φύλλον / phúllon (« feuille »), a été découverte en 1816 par deux pharmaciens et chimistes. Ce pigment végétal est présent dans les plantes et est responsable de la photosynthèse. Il donne aux plantes leur belle couleur verte.
Saviez-vous que la chlorophylle a une structure analogue à l’hémoglobine du sang ? Ces deux molécules sont construites autour d’une structure appelée « anneau de porphyrine », une structure cyclique généralement impliquée dans le transport du dioxygène et pouvant jouer le rôle de cofacteur lié à certaines enzymes. La chlorophylle présente cependant un noyau de magnésium au lieu d’un noyau de fer pour l’hémoglobine (ce qui donne cette couleur rouge au sang). C’est donc une excellente source de magnésium naturel.
Tout comme l’hémoglobine, la chlorophylle piège ainsi l’oxygène et la libère dans le sang, apportant un surcroit d’oxygène très intéressant. Certaines recherches ont montré qu’elle permettait aussi d’augmenter les globules rouges dans le sang. En 1956 déjà, un article indiquait que l’hémoglobine et la chlorophylle étaient les deux pigments les plus importants pour la vie sur terre[1].
De nombreux éléments doivent être apportés à l’organisme pour le maintien d’un sang sain avec entre autres : le fer, le cuivre, le calcium, les vitamines C, B2, B6, B9, B12, K, A, etc. La majorité d’entre eux se retrouvent dans les aliments riches en chlorophylle.
Schéma présentant la similarité structurelle entre l’hème de l’hémoglobine et la chlorophylle.
La chlorophylle, également appelé « green blood »[2] en anglais, possède de nombreux bienfaits[3] de la bouche au rectum :
- Elle est alcalinisante et régénère le sang
- Elle renforce le système immunitaire
- Elle est antiseptique (aide à la cicatrisation des blessures ouvertes, des ulcères gastriques, vaginites, parodontites, sinusites, de l’impétigo, de l’acné et d’autres infections)
- Elle est désodorisante (réduit la production des gaz et des toxines d’origine digestive, ce qui est très utile dans les cas d’haleine forte, de relents alimentaires (ail) et même d’odeurs menstruelles),
- Elle assainit le tractus digestif (neutralise les toxines bactériennes),
- Elle répare les tissus abîmés
- Elle améliore de la fonction hépatique
- Elle stimule le péristaltisme du côlon, favorisant ainsi les éliminations.
- Elle aide à lutter contre l’anémie en favorisant l’absorption du fer[4]
- Elle augmente le nombre de spermatozoïdes
- Elle a des propriétés anti-cancer.[5],[6],[7]
Certaines études ont cependant montré que seulement une petite quantité de chlorophylle était absorbée suite à la consommation de plantes vertes. Pourquoi ? Car ce pigment est contenu dans les chloroplastes, des petits organites présents dans les cellules des plantes. Il faut donc casser les membranes cellulaires pour avoir accès à la chlorophylle et pouvoir l’absorber. Ainsi, consommer de la verdure sous forme de jus de légumes verts permet de bénéficier d’une quantité accrue de chlorophylle biodisponible par rapport à la consommation d’une salade de verdure. Que de bonnes raisons de boire des jus de légumes verts, et de manger de la verdure !
Quid de l’herbe de blé ?
L’herbe de blé est un super-aliment !
Le cerveau et tous les tissus corporels ne fonctionnent à des niveaux optimaux que dans un environnement fortement oxygéné. La chlorophylle est, comme nous l’avons vu précédent, un transporteur d’oxygène. Le pH du sang humain et du jus d’herbe de blé est d’environ 7 pour les deux, ainsi ce dernier est rapidement absorbé par le sang, et est extrêmement bénéfique. Le jus d’herbe de blé fraichement pressé est au cœur de l’alimentation vivante proposée par Ann Wigmore au sein de l’Institut Hipprocrate en Floride. En plus de la chlorophylle à hauteur de 70%, il fournit des acides aminés (17 des 20 principaux existants dont les 8 essentiels), des minéraux, des vitamines et des enzymes. Des traitements thérapeutiques naturelles à base de jus d’herbe de blé ont permis de soulager les symptômes de patients souffrant de maladies chroniques telles que l’asthme, l’athérosclérose, la maladie de Parkinson, les douleurs articulaires, la constipation, l’hypertension, le diabète, l’insomnie, la bronchite, la stérilité, les hémorragies, l’obésité et la flatulence. Il est également utile dans le traitement du cancer[8].
Pas besoin d’en prendre des quantités astronomiques, un simple petit shooter à jeun suffit ! Il est en effet recommandé d’en consommer entre 25 et 50 ml, c’est-à-dire entre 1/10 et 1/5 du volume d’une tasse standard de 25 cl, à jeun (indispensable). Il peut être pris pur ou dilué dans un jus, 4 à 5 jours sur 7, ou par cure de 7 à 10 jours par mois.
Mon jus chouchou alliant santé et plaisir : passez à l’extracteur 1 pomme, 2-3 poignées d’herbe de blé ou d’orge, 1 poignée de jeunes pousses de tournesol, 3 poignées d’épinard, 1 petit bout de gingembre et un petit citron vert. Buvez de suite (dans les 15 minutes maximum) en insalivant bien chacune des gorgées.
« La meilleure alimentation est un régime simple qui inclut une abondance de légumes verts, riches en chlorophylle, légumes frais, graines germées, haricots, graines, fruits frais et autres aliments sains, avec un peu (et même pas du tout) de nourriture animale. Quand nous ajoutons l’herbe de blé à cette nourriture simple, nous créons un régime qui possède la puissance de régénérer le corps. […] C’est la force de la vie dans l’herbe de blé. » Ann Wigmore
Comment faire son herbe de blé maison ?
1/ Étape de trempage : une nuit dans l’eau. Le lendemain, rincer et égoutter les grains de blé.
2/ Étape de germination : 48h environ (+/- une journée en fonction de la température et de l’hygrométrie environnantes)
3/ Étape de mise en terre : utiliser un bac plantes (pas un pot car les bords sont trop hauts et limitent la luminosité pour les grains). Y verser du terreau de bonne qualité, pour agriculture biologique, sans additifs (ou de la bonne terre !). Étaler les graines sur le dessus en évitant qu’elles se chevauchent mais en les laissant se toucher. Arroser abondamment (le terreau est souvent sec) mais ne pas noyer les grains.
4/ Étape de pousse : une à deux fois par jour (s’il fait frais et humide, une fois suffit). Certaines personnes recommandent de le faire au vaporisateur, personnellement, je ne le fais pas. Privilégiez une eau de bonne qualité (j’utilise de l’eau de pluie, ou à défaut du robinet mais on habite en montagne). Au bout de 5-7 jours, votre herbe de blé est prête ! (Ou plus si les conditions extérieures n’ont pas été favorable à une croissance rapide).
5/ Consommation : en incorporer autant que possible dans les jus de légumes fait à l’extracteur de jus. Cela permet de bénéficier de suite de l’ensemble des nutriments en les rendant disponibles et assimilables. On ne la consomme pas en salade car la cellulose est assez dure à digérer par nos intestins (nous ne sommes pas des vaches).
[Cet article est extrait d’un livre qui sortira au printemps sur la bible de l’alimentation vivante !]
[1] « HEMIN AND CHLOROPHYLL— THE TWO MOST IMPORTANT PIGMENTS FOR LIFE ON EARTH » PAUL ROTHEMUND. The Ohia Journal of Science, July 1956, VOL. LV. N°4.
[2] Traduction : « sang vert ».
[3] « The Green Foods Bible: Could Green Plants Hold the Key to Our Survival? » David Sandoval, 2015.
[4] En 1936, Arthur Patek a publié une étude intéressante : quinze patients atteints d’anémie ferriprive ont été nourris avec différentes quantités de chlorophylle et de fer. La complémentation en fer seul aide à contrer cette maladie, mais Patek a découvert que, lorsque la chlorophylle et le fer étaient associés, le nombre de globules rouges et le taux d’hémoglobine sanguine augmentaient plus rapidement qu’avec le fer seul. Ces résultats n’ont pas été observé avec la chlorophylle seule. Cette étude encourage vivement une alimentation riche végétaux verts.
[5] « Wheatgrass: Green Blood can Help to Fight Cancer. » Gore RD & al. Journal of Clinical and Diagnostic Research. 2017 Jun;11(6):ZC40-ZC42.
[6] « Green vegetables, red meat and colon cancer: chlorophyll prevents the cytotoxic and hyperproliferative effects of haem in rat colon. » Johan de Vogel & al. Carcinogenesis, Volume 26, Issue 2, 1 February 2005, Pages 387–393.
[7] « Effect of dietary chlorophyll derivatives on mutagenesis and tumor cell growth. » Simon Chernomorsky & al. Teratogenesis, Carcinogenesis, and Mutagenesis banner, Volume19, Issue 5, 1999, pages 313-322.
[8] « POLY PHARMACOLOGICAL EFFECTS OF GREEN BLOOD THERAPY: AN UPDATE » Rimple & al. WORLD JOURNAL OF PHARMACEUTICAL AND MEDICAL RESEARCH. 2016,2(1), 10-21.
Bonjour Sarah et merci pour cet article. Que penses-tu de l’herbe de blé en poudre/comprimés, est-ce qu’elle est également intéressante en termes nutritifs/détox ou cela n’a plus rien à voir ? Merci et belle journée 🙂
Cela dépend de quel complément on parle. De la nature du complément, de son procédé d’obtention et séchage. Pour les herbes de blé en poudre, bien vérifier qu’il s’agit de jus d’herbe de blé déshydraté. Et non de l’herbe de blé broyée et déshydratée, on est pas des vaches. Cela peut etre intéressant si c’est une bonne marque de qualité crue. Voir aussi la provenance, si c’est bio, etc. Mais ce sera tout de même toujours moins intéressant que fait maison et frais passé à l’extracteur ! 🙂