Afin d’optimiser le temps de digestion, il est intéressant de bien mastiquer (90% des pathologies seraient évitables si les gens mastiquaient correctement) et d’associer les aliments entre eux selon le principe des combinaisons alimentaires, c’est-à-dire combiner les aliments de manière à ce que la digestion de l’un n’entrave pas la digestion de l’autre.
« Ne cherchez pas tant la santé que la vérité, et la santé vous sera donnée de surcroît » H.M. Shelton
Le principe des combinaisons alimentaires, ou de la dissociation alimentaire, a largement été évoqué par un hygiéniste du nom de Herbert Macgolfin Shelton[1] dans son ouvrage « les combinaisons alimentaires et la santé »[2] dont la première édition est sortie en 1951.
Selon lui, l’homme est en majorité frugivore, son alimentation doit ressembler à celle des grands singes ((gorilles, chimpanzés, orang-outangs…), dont la constitution anatomique est semblable. Pour lui, « manger pour que les aliments se gâtent dans le tube digestif, c’est du gaspillage. » Il focalisait ses recommandations sur une bonne digestion et préconisait par conséquent le respect de plusieurs points d’un point de vue des combinaisons alimentaires et du timing des repas.
« Les animaux suivent-ils les règles de combinaisons alimentaires ?
Les animaux mangent très simplement et font très peu de mélanges. Ils ne consomment certainement pas d’hydrate de carbone[3], ni ne prennent d’acides avec leurs protéines. Le cerf qui broute dans la forêt mélange très peu ses aliments. L’écureuil qui mange des noix fait vraisemblablement son plein de noix et n’y ajoute pas d’autre aliment. On a observé des oiseaux qui mangeaient des insectes à un moment de la journée et des graines à un autre moment. Les animaux sauvages ne disposent pas, comme l’homme civilisé, d’une grande variété d’aliments pour leurs repas. L’homme primitif non plus ne disposait pas d’une grande variété d’aliments considérable. Tout comme les animaux, il devait manger simplement. »
H.M. Shelton
Voici les types de combinaisons alimentaires :
- AMIDONS + PROTEINES : non compatible. L’ingestion d’un aliment contenant de l’amidon induit une sécrétion gastrique de nature différence de celle qui se déroule en présence d’un aliment protéique, dans des endroits différents. La digestion de l’un entravera la digestion de l’autre entrainant fermentation et/ou putréfaction. Il est recommandé de les consommer à des repas séparés : exit le fameux « poulet-pomme de terre » « steak-frites » ou « poisson- riz ».
- AMIDONS + ACIDES : non compatible. Un acide faible inhibe l’action de la ptyaline (amylase salivaire, une enzyme qui transforme l’amidon en sucres simples). Cela a pour effet de suspendre la digestion des amidons. Il est recommandé de les consommer à des repas séparés : les pâtes à la sauce tomate sont une hérésie.
- AMIDONS COMPLEXES + SUCRES SIMPLES : non compatible. Les sucres simples (fruits, miel) sont digérés uniquement dans l’intestin (pas dans la bouche ni dans l’estomac). Consommés seuls, ils restent peu de temps dans l’estomac et passent rapidement dans l’intestin. Associés à d’autres aliments, protéiques ou amidonnés, ils demeurent plus longtemps dans l’estomac où ils attendent que se fasse la digestion de ces aliments. Des fermentations acides ont alors lieu (conduisant à l’aérophagie ou au reflux gastro-œsophagien (RGO)). Il est recommandé de les consommer à des repas séparés. Les pâtisseries, gâteaux en tout genre, pains aux dattes, aux raisins secs, aux figues, etc., même issus de l’agriculture biologique, sont des « abominations diététiques » selon H.M Shelton.
- AMIDONS + LEGUMES : compatible. Leur consommation est possible au cours d’un même repas.
- PROTEINES + LEGUMES : compatible. Leur consommation est possible au cours d’un même repas.
Pour les personnes ayant des pathologies digestives, il est important de suivre ces recommandations. Pour les personnes en « bonne santé », ayant une forte vitalité et une bonne capacité d’adaptation, elles pourront déroger à ces règles de temps en temps et faire davantage de mélanges, tout en s’écoutant et s’observant afin de s’assurer que la digestion se passe bien.
[1] H.M. Shelton (6 octobre 1895 – 1er janvier 1985) était un éducateur de santé américain ayant écrit plus d’une quarantaine d’ouvrages dont quelques-uns sont devenus des classiques dans le milieu de la naturopathie hygiéniste : « Le Jeûne », « Les Combinaisons alimentaires », « La santé sans médicament » et « L’alimentation supérieure ».
[2] « Les combinaisons alimentaires et votre santé. Pour bien digérer, les menus dissociés pour tous. » Herbert M. Shelton. Collection « Le système hygiéniste » – Courrier du livre Paris. Traduit de « Food combining made easy » par René Bertrand.
[3] Hydrate de carbone est la traduction du mot anglais « carbohydrate » et fait référence aux glucides.