Etre en bonne santé passe évidemment par une hygiène de vie saine pour notre corps, mais également par un environnement adéquat et un air intérieur sain. Il est donc important que nous prenions soin de notre habitat comme nous prenons soin de notre corps et de notre esprit. En effet, la pollution intérieure serait aujourd’hui un problème de santé publique majeure, qui constitue un axe fort de progrès.
Qu’est-ce que la pollution intérieure ?
La notion de pollution intérieure désigne les environnements intérieurs non industriels touchant les milieux clos tels que les habitations, les établissements recevant du public, les lieux de garde et d’enseignement, les immeubles de bureaux, les établissements de santé et médico-sociaux ou les moyens de transport. En clair, cela concerne de nombreux espaces clos de notre vie quotidienne : le travail, la maison, l’école pour les enfants, les magasins, les transports en commun, les salles de sport, les salles culturelles, etc. au sein desquelles nous passons près de 80% du temps, dont environ 50% pour la maison.
Quels sont les effets de cette pollution intérieure ?
Selon l’OMS (Organisme Mondial de la Santé)[1], 4,3 millions de personnes meurent chaque année prématurément de maladies dues à la pollution atmosphérique intérieure. Les principaux effets sanitaires sont des effets sur les systèmes respiratoire (asthme, broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), pneumonie et cancer du poumon principalement) et cardiovasculaire (accidents vasculaires cérébraux, cardiopathies ischémiques[2], etc.). Des effets indésirables peuvent également survenir chez la femme enceinte (naissance prématurée) et les jeunes enfants (croissance et développement cognitif perturbé).
Pourquoi la pollution de l’air intérieur est aujourd’hui un problème de santé publique ?
En 2013, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), instance spécialisée de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a classé la pollution de l’air extérieur comme cancérigène pour l’Homme (Groupe 1)[3]. L’élément cancérogène le plus répandu n’est autre que notre air intérieur ! « Nous savons maintenant que la pollution de l’air extérieur n’est pas seulement un risque majeur pour la santé en général, mais aussi l’une des premières causes environnementales de décès par cancer », indique le Dr Kurt Straif, Chef de la Section des Monographies du CIRC.
Quelles sont les sources de pollution ?
- Les polluants chimiques, avec entre autres :
- Le monoxyde de carbone (CO) : gaz incolore, inodore et mortel à forte concentration. Il se dégage des appareils de chauffage ou de production d’eau chaude à combustion lorsque ceux-ci sont vétustes ou mal réglés.
- Les composés organiques volatils ou COV (formaldéhyde, solvants organiques, éthers de glycol, hydrocarbures…) : ils peuvent être dégagés par de nombreux matériaux : colles, peintures, produits de nettoyage, désodorisants, parfums chimiques, feutres, mais aussi matériaux dits « naturels » comme le bois traité. La plupart sont cancérigènes.
- le plomb présent dans les vieilles peintures ;
- les phtalates contenus dans le plastique ;
- Les particules (poussière, fumée, suie, pollens, allergènes divers) et les fibres émises par certains matériaux (cellulose, chanvre, sisal, amiante, laine de verre, roche…). Certaines activités comme le bricolage, la cuisine ou le ménage émettent des quantités importantes de particules et de fibres qui restent en suspension dans l’air.
- Les gaz radioactifs comme le radon[4] (gaz radioactif naturel contenu dans le sol et la roche partout à travers le monde, à des concentrations variables qui dépendent de la nature du sol et du degré de confinement des lieux). Il n’est pas perceptible (indolore, incolore) mais s’avère être un cancérigène pulmonaire certain pour l’homme (groupe I – classification CIRC). En France, le radon domestique est la deuxième cause de mortalité par cancer du poumon après le tabagisme. Il peut s’accumuler dans les pièces où le renouvellement de l’air est très faible.
- Le tabac : la fumée contient plus de 3000 substances dangereuses.
- L’humidité dans les douches, la cuisine, les buanderies, les toilettes, etc. favorise la prolifération des moisissures et des acariens. L’humidité entraîne également une dégradation des colles des panneaux de particules, ce qui dégage du formaldéhyde.
Comment détoxifier notre habitat ?
1 – AÉREZ QUOTIDIENNEMENT
Tous les matins, ouvrez les fenêtres (en ayant pris soin d’arrêter le chauffage avant, ça ne sert à rien de chauffer en même temps !) et aérez pendant 10-15 minutes minimum, été comme hiver, afin de renouveler l’air intérieur. Prenez soin de ne pas obstruez les différentes aérations de la maison type VMC et dépoussiérez-les régulièrement. Profitez-en pour faire un peu de ménage : aspirer les sols, secouez les draps, nettoyer les pièces humides, etc.
2 – LIMITEZ L’EXPOSITION AUX ONDES ELECTROMAGNETIQUES
Les micro-ondes sont des appareils polluants : ils véhiculent des ondes électro-magnétiques néfastes pour notre organisme. D’après de nombreux scientifiques, l’électro-sensibilité (appelée aussi électro-hypersensibilité pour les cas les plus graves), soit le syndrome d’intolérance aux champs électromagnétiques, est de plus en plus fréquente dans la population. Autre impact des micro-ondes lors du réchauffement des aliments : ils destabilisent les molécules d’eau qui changent de configuration et ne sont plus reconnues par l’organisme. En janvier dernier, le Nouvel Obs [6] indiquait qu’”entre les éléments utilisés pour leur fabrication, leur recyclage et l’énergie qu’ils utilisent, ils [les micro-ondes] émettraient 7,7 millions de tonnes de gaz carbonique par an, selon une étude publiée […] dans la revue “Science of the Total Environment. Ces émissions de CO2 correspondraient à celles de 6,8 millions de voitures.” Séparez-vous donc de vos micro-ondes !
Autres sources d’ondes électro-magnétiques :
- le WIFI : coupez le WIFI la nuit ou lorsque vous ne l’utilisez pas.
- les smartphones : ne les gardez pas dans vos poches et éteignez-les la nuit. Même en mode avion, ils émettent des ondes.
- les compteurs LINKY, les appareils ménagers en veille constante (téléviseur, ordinateur, …), etc.
3 – FAITES VOS PROPRES PRODUITS MENAGERS MAISON
Remplacez les produits ménagers chimiques, polluants et encombrants, par vos propres réalisations ! Pas besoin d’investir dans des dizaines de produits, quelques ingrédients suffisent et vous les avez peut-être déjà dans vos placards : vinaigre blanc, bicarbonate de soude, savon noir, savon de Marseille, huiles essentielles, etc. Et vous verrez, c’est très simple ! Le livre Labo Zéro Conso[5] de Marie-France Farré aux Editions Eyrolles est une pépite !
4 – PRIVILEGIEZ LES MATERIAUX NATURELS
Tant pour vos vêtements, serviettes de toilette, draps, etc. que pour vos meubles, sols, peintures, etc. N’oubliez pas de toujours laver un vêtement ou un linge neuf avant de le porter ou de l’utiliser. Secouez et lavez régulièrement les housses de coussins qui reçoivent de nombreuses poussières et particules.
5 – VIVEZ DE FAÇON MINIMALISTE
La notion d’espace en Feng Shui est importante, elle permet la libre circulation des énergies (même si ces énergies ne sont pas visibles, elles existent bien et influencent notre état de santé). Éliminez l’inutile en vous débarrassant des objets superflus, qui encombrent votre maison et votre esprit. En mettant de l’ordre chez vous, vous en incorporez également dans votre vie. En fonction des pièces à vivre, jouez sur les éclairages, les orientations des meubles, les formes, les couleurs, la présence ou non de miroirs, etc.
6 – PAS DE FUMEE !
Ne fumez pas de tabac à l’intérieur et limitez les manipulations qui génèrent d’autres types de fumée : grillades, encens, bougies, etc. Dans le cas contraire, aérez après utilisation.
7 – LIMITEZ CERTAINS SYSTEMES DE CHAUFFAGE, ET MANGEZ CRU !
Selon l’OMS, environ trois milliards de personnes utilisent des méthodes de cuisson et de chauffage générant de forts niveaux de pollution de l’air dans les logements, et par conséquence des effets nocifs sur la santé. « Dans les habitations insuffisamment ventilées, la teneur en particules fines dans la fumée domestique peut atteindre une concentration 100 fois supérieure aux niveaux acceptables. »
Assurez-vous du bon entretien de votre système de chauffage, et privilégiez les combustibles naturels au détriment de ceux issus de la pétrochimie. Pour cela, n’hésitez pas à vous renseigner auprès de professionnels.
Pour finir, incorporez plus de cru dans son alimentation : c’est aussi un moyen de diminuer la génération de particules issues des fumées de cuisson ! Et c’est bon pour votre santé ?
[Article rédigé pour Regenerescence en mars 2018]
[1] http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs292/fr/
[2] La cardiopathie ischémique, souvent appelée maladie coronarienne ou insuffisance coronarienne, se caractérise par une quantité de sang insuffisante (ischémie) transportée jusqu’au muscle cardiaque pouvant conduire à une nécrose (mort des cellules).
[3] http://www.iarc.fr/fr/media-centre/pr/2013/pdfs/pr221_F.pdf
[4] http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/cp_dgs_-journee_radon_071117.pdf
[5] https://www.eyrolles.com/Loisirs/Livre/labo-zero-conso-9782212673678