« Depuis que l’homme est sur terre, il utilise les plantes qui poussent autour de lui pour se nourrir et se soigner.
Il est temps de redécouvrir ces végétaux trop longtemps oubliés, dont nous pouvons mettre à profit les multiples vertus dans notre vie quotidienne. » François Couplan
Et ce n’est pas « Cash Investigation » ou « Générations futures » qui nous contredira. Saviez-vous que « chaque année, près de 100 000 tonnes de pesticides classés dangereux ou potentiellement dangereux sont utilisés en France » ? C’est notamment le cas du chlorpyriphos-éthyl, une substance classé dangereuse, et pourtant encore utilisée dans le traitement des vergers contre les chenilles. L’association « Générations futures » a récemment recueilli plus d’une centaine de témoignages de riverains vivant à proximité d’exploitation agricoles utilisant des pesticides. De cette étude en ressort une cartographie de la France : la carte montre que ces problèmes sont présents dans toutes les régions, ou presque (1).
Allez, voici quelques chiffres clés pour y voir plus clair (2) :
- 78000 tonnes de pesticides utilisés en 2008
- 2,442 milliards d’euros de dépenses des exploitations agricoles en 2006 .
- La France est le premier consommateur européen de pesticides, et le quatrième au niveau mondial derrière les Etats-Unis, le Brésil et le Japon .
- Si l’on rapporte la consommation à la production, la France est au quatrième rang européen derrière le Portugal, les Pays-Bas et la Belgique
- Usage des pesticides à 95% agricole et à 5% non agricole (dont 2/3 : jardiniers amateurs, et 1/3 : entretien des voies de transports et des espaces publics)
Nowadays, more and more people are realizing the importance of good nutrition and of quality of the products consumed, mainly for their health. That is why we see a rise into some new types of consumption that promote local & seasonal products (well, it is also due to a rejection of the modern capitalist consumer society where profit prevails at the expense of human health, but it is not the subject here). Indeed, a tomato growing in the winter season into greenhouses and boosted with pesticides has nothing to do nutritionally and vitally speaking with a tomato that has taken time to grow under the sun, that has obtained its vital elements from the soil of the earth and that has not been treated! If we listen to our bodies, it obvious that we are much less attracted to a pale-red tomato at the supermarket into winter season than by a beautiful summer tomato that we can find on organic or farmers markets.
A study in France has shown that each year, nearly 100 000 tonnes of hazardous or potentially hazardous classified pesticides are used in our country. This is particularly the case of chlorpyrifos-ethyl, a substance classified as hazardous, yet still used in the treatment of orchards against caterpillars. The association « Générations futures » recently collected more than a hundred testimonies of residents living near agricultural farms using pesticides. This study has allowed to establish a cartography of France: it shows that all regions, or almost all, are touched by problems due to pesticides uses. France is the first European consumer of pesticides, and the fourth in the world behind the United States, Brazil and Japan.
C’est donc pourquoi de plus en plus d’individus veulent reprendre le contrôle de leur alimentation, de leur façon de consommer, avec un retour à la simplicité. La cueillette de plantes sauvages est en plein essor depuis quelques années dans cette optique de revenir à la simplicité, à ce que nous offre la nature. Attention cependant, il vaut mieux éviter de faire la cueillette de ces plantes si vous vivez dans des zones polluées ou à proximité de route ! L’idéal c’est au fin fond de la forêt avec peu de passage, c’est certes pas toujours possible mais on trouve des endroits adéquats sans souci. François Couplan est le « Monsieur Plantes Sauvages » en France qui fait découvrir la « gastronomie sauvage » au travers de stages en pleine nature (
Voici une petite bibliographie de ce grand homme extrait de son site internet (3) :
« François Couplan est spécialiste des utilisations traditionnelles des plantes sauvages et cultivées, qu’il a étudié sur les 5 continents. Ethnobotaniste (Docteur-ès-Sciences, Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris, Chevalier de l’Ordre du Mérite Agricole), il enseigne depuis 1975 les utilisations des plantes sauvages en Europe (France, Suisse, Belgique, Allemagne, Autriche, Crète) et aux Etats-Unis sous forme de stages pratiques sur le terrain. Il est le créateur de la survie douce, expériences profondes de vie en harmonie avec la nature. »
Il a notamment écrit un livre sur l’ortie qui s’intitule « Remèdes et recettes à l’ortie: Les bonnes plantes de nos grands-mères ». Vous allez me dire : « Quoi ? L’ortie ? Mais on va pas manger une plante qui pique ?! » Et bien détrompez-vous, l’ortie est une plante médicinale (qui a bien une monographie européenne) utilisée depuis longtemps pour ces incroyables vertus. Le nom Ortie vient du latin Urtica, du verbe Urere qui signifie « bruler ». En effet, les petits poils présents sur la tige et les feuilles, semblables à de minuscules seringues si on regarde au microscope, contiennent de la sicile et en se cassant au contact de la peau provoquent cet effet urticant. « Il ne faut pas plus d’un dizième de mg pour déclencher une réaction ! » nous dit François Couplan au début de son livre. « C’est pour cela que se forment sur la peau après une piqure d’ortie de disgracieux boutons rouges qui démangent terriblement. Mais tout mal connait son remède, et il suffit de frotter une feuille écrasée de plantain à l’endroit sensible pour que la douleur cesse en moins d’une minute. Et la nature doit être bien faite, car on est toujours presque assuré de trouver du plantain, là ou pousse les orties. Le plantain renferme une substance capable de « décomposer (on dit, plus précisément, « lyser ») le venin des orties. »
L’ortie n’est donc pas une simple mauvaise herbe, on peut la manger en quiche, en gratin, en soufflé, en sirop, en dessert dans des crêpes, gaufres ou beignets, et même en salade (attention cependant à soit la hacher, soit la couper très finement pour casser les poils et éviter l’effet urticant). Manger cru, l’ortie « apporte une saveur fraiche et « verte » qui évoque celle du haricot vert », une saveur bien différente de l’ortie cuite.
This is why more and more individuals want to take back control of their food and consumption, with a return to simplicity. Gathering wild plants is booming in recent years in this regard to return to what nature offers to us. However, it is best to avoid picking these plants if you live in polluted areas or near road! The ideal is deep in the forest with little traffic, it is certainly not always possible, but there are places that you can easily find. François Couplan is « Mr. Wild Plants » in France and make people discover the « wild gastronomy » through wilderness courses (in Valais and Haute-Provence) and books.
François Couplan has written a book on nettles entitled « Remedies and Recipes nettle: The right plants for our grandmothers. » I bet you are thinking: « What Nettles ?? But we are not going to eat a plant that stings ?! » Well think again, the nettle is a medicinal plant (which has a European monograph) that has been used for a long time for these incredible virtues. The name nettle (Ortie in French) comes from the latin Urtica , from the verb urere that means « to burn ». Indeed, the small peaks present on the stem and leaves, and that look like tiny needles if you look Under a microscope, contain silica and the fact that those peaks break when coming on contact with the skin causes the stinging effect.
Nettle is not a simple wild plant or weed, it can be eaten into quiche, gratin, dessert such as pancakes, waffles or donuts, and even raw in salad (be careful to blend, process, chop or cut them very finely to break the peaks of silica and avoid the stinging effect). On its raw state, nettles bring a fresh and « greeny » flavor that evokes the flavor of green beans, which is different than the cooked nettles.
J’ai donc décidé de me lancer dans la confection d’un pesto d’ortie (oui oui !) pour bénéficier des bienfaits de l’ortie crue. Mais pourquoi l’ortie et pas une autre plante sauvage ? Tout simplement car en naturopathie, le printemps est la saison idéale pour initier une cure de détoxication afin de faire le nettoyage des toxines et des déchets accumulés durant l’hiver (un métabolisme qui ralentit, de la fatigue qui s’accumule par un manque d’air frais, d’exercice physique, une nourriture qui se veut plus riche et abondante, un environnement polluant, bref un certain nombre de facteurs concourant à l’encrassement de l’organisme). Le printemps arrivant, le métabolisme reprend et le corps déstocke ses réserves de déchets, les remettant tout d’un coup en circulation afin de les éliminer, d’où l’apparition de petites maladies à l’arrivée du printemps qu’on pourrait caractériser de « crises d’élimination » du corps qui tente de se nettoyer, conduisant souvent à des inflammations. C’est donc le moment de profiter de ce que nous donne la nature pour faciliter ce nettoyage et se régénérer. C’est d’ailleurs ce que faisait les anciens qui avaient coutume de se nettoyer à chaque changement de saison en consommant ce que leur offrait la nature (pissenlit, ail des ours, plantain, ortie, artichaut, radis noir…). Aujourd’hui, notre monde moderne a complètement oubliée cette pratique qui est pourtant attendue par notre organisme. L’ortie est une plante médicinale très puissante, qui se prête bien à ce nettoyage de printemps. Qui plus est, elle est gratuite ! Il suffit juste de la ramasser (avec des gants bien entendu!).
Bienfaits de l’ortie
- Reminéralisante (permet de lutter contre l’acidification de l’organisme dû aux toxines et acides accumulés pendant l’hiver)
- Tonifiante
- Antioxydante (les substances antioxydantes préservent les cellules du vieillissement)
- Anti-rhumatismale
- Anti-inflammatoire
- Anti-anémique (riche en fer)
- Diurétique (favorise le fonctionnement des reins)
- etc…
Bien entendu, la mise en place d’une cure de détoxification doit se faire correctement, par la mise en place d’une hygiène de vie adéquate et individualisée, c’est pourquoi je vous recommande d’aller voir un naturopathe (de préférence membre de la FENAHMAN, Fédération Française de Naturopathie).
Mais ca ne vous empêche pas pour autant de vous faire un petit pesto d’ortie ! 🙂
Recette – Pesto d’ortie
- 50 g de pignons de pin
- 60 g de graines de potiron
- 100 g environ d’avocat (1/2 gros avocat)
- 200 g d‘ortie (jeunes pousses vertes)
- 30 g de coriandre
- 20 g jus de citron vert (1 citron vert)
- 20 g jus de citron jaune
- 25 g de miso doré (appelé aussi miso blanc, on en parle ici)
- 1 càS de tamari (18g)
- Assaisonnement comme souhaité (sel, poivre, gingembre en poudre, piment d’Espelette par exemple)
- Aller à la cueillette des orties avec des gants de jardinages (plastifiés, rigides, pas en toile).
- Une fois rentré à la maison, mettre à tremper les graines de potiron et les pignons de pin dans de l’eau tiède (les mettre dans un récipient et les recouvrir d’eau). Pendant ce temps, procéder au nettoyage des orties : enlever les grosses tiges (toujours à l’aide des gants) et mettre les feuilles d’orties dans une bassine avec de l’eau et ajouter un tout petit peu de vinaigre bio pour nettoyer les orties. A l’aide d’une cuillère, remuer les orties dans l’eau pour les nettoyer. Egoutter les feuilles, peser la quantité nécessaire (pour ma part j’avais cueilli 1/2 sac de course Carrefour, et j’ai du en utiliser 1/3), les mettre dans le bol du blender.
- Rincer et égoutter les graines mises à tremper. Les mettre dans le blender avec les orties, et ajouter le reste des ingrédients. Mixer jusqu’à la consistance souhaitée et rectifier l’assaisonnement en goutant la préparation.
- Et voilà, le pesto est prêt ! On peut le servir avec des spaghettis de courgettes, des crackers, des bâtons de légumes (courgette, carotte, concombre…), farcir des champignons de paris, mettre sur une pâte à pizza, dans des wraps, etc. Je précise quand même que l’ortie a un goût assez prononcé donc soit on aime, soit on aime pas, mais ça vaut vraiment le coup de tester !
Si vous testez la recette, n’hésitez pas à me le faire savoir et à me donner votre avis. Vous pouvez également vous tagger avec le hastag #pimpmegreen sur Instagram. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à me les poser !
Pour information, avec les orties restantes, je me suis fait un smoothie tout vert : mangue, coco, menthe, ortie avec des graines réhydratées en topping (cf. photo ci-dessous).
Pour finir, si vous êtes intéressés par les plantes sauvages et souhaitez en apprendre d’avantage, je vous conseille vivement de faire les sorties plantes sauvages comestibles et médicinales organisées régulièrement par Christophe de Hody, naturopathe et herbaliste, sur Paris et en Ile-de-France. En collaboration avec une Sofia Salemi, Camille Fourtine, Laurent Gasmi, il organise également des stages de botaniques sur quelques jours dans un château en région parisienne : balades en pleine nature, reconnaissance et cueillette des plantes sauvages, cuisine végétale à base de ces mêmes plantes cueillies, remèdes médicinales, bref tout y passe !
Pour plus d’informations, rdv sur son site internet :
http://www.lechemindelanature.com/
In Naturopathy, spring is the ideal time to start a detoxification treatment in order to clean toxins and waste accumulated during the winter (slower metabolism, accumulated fatigue due to lack of fresh air, lack of exercice, too much food and too rich food, a pollutant environment, in short a number of factors contributing to the contamination of the body). When Spring arrives, the metabolism of the body is increasing again and the body destocks its waste reserves, puts them suddenly into the circulation and tries to eliminate them. That is why we see a lot of small diseases when spring is back, and we could characterize them of « elimination crises » of the body that tries to clean itself, often leading to inflammation. So it’s time to enjoy what nature gives us to facilitate the cleaning and regeneration process. This is what were doing the Ancients : they were used to clean their body at every season change by consuming what nature gave them (dandelion, garlic, plantain, nettle, artichoke, black radish …). Today, our modern world has completely forgotten this practice that our body strongly needs. The nettle is a very powerful medicinal herb that lends itself well to spring cleaning. The cherry on the cake is that it’s completely free! You just have to pick it up in nature (with gloves of course!).
Benefits of the nettle
- Remineralising (helps fight against the acidification of the body due to toxins and acids accumulated during the winter)
- Toning
- Antioxidant (the antioxidant molecules preserve cells from aging)
- Anti-rheumatic
- Anti-inflammatory
- Anti-anemic (iron-rich)
- Diuretics (promotes the functioning of the kidneys)
etc …
Of course, the establishment of a detoxification treatment must be done properly, by the establishment of an adequate and individualized lifestyle / life reforms, which is why I recommend you go see a naturopath to be accompanied.
Any way, you can still eat some nettles and that is why, I decided to make a nettle pesto.
Recipe – Nettle pesto
- 50 g pine nuts
- 60 g pumpkin seeds
- about 100 g avocado (1/2 large avocado)
- 200 g nettles (green shoots)
- 30 g coriander
- 20 g lime juice (1 lime)
- 20 g lemon juice
- 25 g de white miso (see explanations here)
- 1 tbsp Tamari (18g)
- Seasoning as desired (salt, pepper, ginger powder, Espelette pepper, for example)
- Go to pick some nettles into nature with gardening gloves (plastic coated).
- Once back home, soak the pumpkin seeds and pine nuts in warm water (put them into a container and cover with water). Meanwhile, clean the nettles: remove large stems (always using gloves) and put nettle leaves in a bowl with water and add a little bit of vinegar to clean even better the nettles. Using a spoon, stir the leaves in water to clean them. Drain the leaves, weigh the required amount, put them into the blender jar.
- Rinse and drain the soaked seeds. Put them into the blender with nettles, and add remaining ingredients. Blend until desired consistency and season while tasting the preparation.
- And voilà, pesto is ready! It can be served with zucchini spaghetti, crackers, vegetable sticks (zucchini, carrot, cucumber …), mushrooms by stuffing them, spread on a pizza dough or into wraps, etc. I specify that nettle has a specific taste that people like or not, but it really worth it to try!
If you try the recipe, please let me know how it goes, and what is your opinion on it.
If you have instagram, you can also tag us with #pimpmegreen hashtag. And feel free to contact me if yo have any question.
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(1) http://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/021859920905-la-carte-de-france-des-personnes-exposees-aux-pesticides-1215421.php?3f5WlMd6Y5cjlOW7.99
(2) http://www.developpement-durable.gouv.fr/-Questions-Reponses-sur-les,3225-.html
(3) http://www.couplan.com/